09/08/2025 reseauinternational.net  4min #286782

 La « décision finale » d'Israël pour la conquête et l'occupation de Gaza

«Que prévoit Netanyahou ?» Un journal israélien suspecte ses intentions sur l'occupation totale de Gaza. Que veut dire «kibboush» ?

par Al-Manar

Des médias israéliens suspectent les intentions du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou après la publication des déclarations du cabinet de sécurité israélien qui a décidé après 6 heures de tractations, d'occuper la totalité de la bande de Gaza.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, il approuvé le plan qu'il a présenté, pour «vaincre» le Hamas et «prendre le contrôle» de la ville de Gaza.

«Le cabinet de sécurité - par un vote à la majorité - a adopté cinq principes pour conclure la guerre : le désarmement du Hamas ; le retour de tous les otages - vivants et morts - ; la démilitarisation de la bande de Gaza ; le contrôle sécuritaire israélien dans la bande de Gaza ; l'établissement d'une administration civile alternative qui ne soit ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne», ajoute le texte.

Or, dans cette déclaration, il n'est plus question d'une force arabe qui gouvernerait l'enclave, comme l'avait suggéré Netanyahou lors d'une interview avec la  Fox News.

Aussi flou est également le paragraphe évoqué dans le plan validé dans la nuit, selon lequel l'armée israélienne «se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat».

Sachant que l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75% de la bande de Gaza, son opération dans les prochains jours devrait viser les 25% restants, ce qui signifie qu'ils deviendraient à leur tour des zones de combat. Il en découle que le déplacement définitif des Palestiniens est plus que jamais à l'ordre du jour.

Que veut dire «kibboush» ?

Le média israélien The Times of Israel a suspecté les réelles intentions de Netanyahou.

S'interrogeant «Que prévoit Netanyahou avec son «occupation totale» de Gaza», il s'est arrêté sur l'interprétation du terme hébreu employé, «kibboush», indiquant qu'il se prête à plusieurs interprétations. À savoir un contrôle militaire à court terme de l'ensemble de la bande de Gaza, déjà occupé à 75%, ou un régime militaire israélien de longue durée, assorti d'une éventuelle reprise des implantations juives.

Le site rapporte que Netanyahou a adopté, comme objectif officiel de guerre, le plan présenté en février par le président américain Donald Trump prévoyant le déplacement des Gazaouis vers des lieux indéterminés. «On ignore toutefois si, et de quelle manière, cet objectif serait mis en œuvre dans le cadre d'une «occupation totale»», constate le site selon lequel «rien ne garantit que ce qui sera annoncé se concrétisera sur le terrain».

À noter que le déplacement des Gazaouis avait été envisagé au début de la guerre par le gouvernement de Netanyahou.

Le journal israélien  Haaretz avait révélé le 30 octobre 2023 un document rédigé par le ministère israélien du Renseignement selon lequel ce déplacement de la population palestinienne de Gaza devrait se faire en direction du Sinaï. Mais le gouvernement égyptien l'avait catégoriquement rejeté.

Depuis, cette proposition a été relayée par le président Trump dès son investiture, lequel lui a attribué une description magique, une «Riviera du Moyen-Orient», se voulant plus persuasif auprès des dirigeants arabes.

La mise en exécution de ce projet semble toutefois être sur les rails. Le mois de juillet dernier, une rencontre entre Trump et Netanyahou avait été axée sur le transfert des Palestiniens.

Depuis le début de l'an, Netanyahou a confié au Mossad la mission secrète de chercher des États qui seraient prompts à accueillir les Palestiniens. Des tractations auraient eu lieu avec la Somalie, le Soudan du sud et l'Indonésie selon un haut-responsable américain. Le Libye a aussi été évoquée, mais ses dirigeants ont nié être disposés à accueillir les Palestiniens.

Quitte à convaincre les Palestiniens de partir de leur plein-gré, une exigence américaine. Les massacres, le blocus, la famine, la soif et la concentration de plus de deux millions de Gazaouis dans un camp au sud devraient les persuader à le faire.

source :  Al-Manar

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